Retour sur la manif du 18 février

Migrer n’est pas un crime ! Près de 150 personnes ont répondu à cet appel à manifester le samedi 18 février à Besançon pour soutenir les migrant.e.s et les personnes qui les aident à affronter la réalité peu accueillante de la France, pour dénoncer le manque d’hébergement (d’urgence) et le mal-logement qui laissent tant de personnes sans véritable foyer, demander l’arrêt des procédures de gestion de l’immigration de type Frontex et Dublin III et pour exiger des autorités qu’elles prennent enfin leurs responsabilités et qu’elles ouvrent les portes de leurs logements vacants et réquisitionnent les bâtiments publics vides pour que plus personne ne soit à la rue.

Localement, il s’agissait également de manifester en soutien au squat du 6 avenue Denfert-Rochereau. Squat qui a donné un foyer à une quinzaine de personnes, en a accueilli plus encore pour une nuit ou un moment de convivialité et qui est aujourd’hui menacé d’expulsion par des propriétaires préférant voir leur logement inhabité se dégrader et être inutile plutôt que de le louer à des personnes qui pourraient l’entretenir et y construire une vie.

C’est sous le soleil et sous les cris de « Ni état, ni frontières, non aux barrières ! », « Solidarité avec les réfugiés ! », « Un squat de fermé, dix de réoccupés ! », « Besançon n’aime pas les expulsions » ou encore « Pour l’squat Denfert on lâchera pas l’affaire ! » que le cortège s’est élancé à travers la ville, passant près du squat, marquant l’arrêt devant l’agence immobilière Bersot le temps d’une prise de parole rappelant la situation avant de terminer Place Pasteur.

Le collectif du squat Denfert souhaite remercier tous les collectifs et personnes qui ont participé à cette manifestation et qui soutiennent de près ou de loin les initiatives d’aide aux migrant.e.s et de lutte pour un logement décent pour tou.te.s.

La lutte n’est pas finie : rejoignez-nous le mardi 7 mars à 9h devant le tribunal de Besançon (rue Mégevand) pour la deuxième audience de la procédure d’expulsion du squat Denfert.

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Article de France 3 du 18.02.17

Manifestation de soutien avec les migrants à Besançon

Article France3

Comme à Toulouse, Marseille, Caen, le collectif SOLidarité MIgrant Réfugié manifeste ce samedi à Besançon dans le cadre d’un appel national pour l’aide aux migrants.

Ce rassemblement est particulièrement significatif dans la capitale comtoise : un bras de fer juridique entre propriétaire d’un logement sans locataires depuis sept ans et le collectif qui soutient des migrants dans ce squat de la rue Denfert-Rochereau. Le collectif a été assignée en référé devant le Tribunal d’Instance à Besançon.  De son côté,  l’agence Bersot Immobilier, réclame au collectif une indemnité d’occupation de 1200 euros par mois. La justice doit se prononcer le 7 mars.

Aujourd’hui, Lire la suite

Migrer n’est pas un crime, squatter non plus ! Manifestation samedi 18 février à 14h

Migrer n’est pas un crime !

v4_aff_manif_18-02-17Depuis toujours, la guerre et la misère ont mis les peuples sur la route et les bateaux. En 2016, ce sont plus de 3800 personnes qui sont mortes dans la Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe. A cela s’ajoutent toutes celles trouvant dans ce périple la mort dans le désert comme dans le froid, ou encore celles violentées, emprisonnées, torturées. Ces gens prennent la terrible décision de quitter leur famille, leurs proches et leur terre en risquant leur vie. Face à cette réalité, qui peut croire que les gens migrent « pour le plaisir » ?

A quelques dizaines d’années ou quelques kilomètres près, nous aurions tou-te-s pu être dans leur situation. Face à ce drame humain, la nécessité de mettre en place des actions solidaires est évidente et nécessaire.

Pourtant, l’Etat « providence » ne semble pas être partisan de cette logique. Au contraire, face aux grands maux de ces populations meurtries, on crie les beaux mots de « liberté », « égalité » et « fraternité » bafoués aussitôt. Car concrètement, y a-t-il de réelles actions politiques menées par l’Etat pour protéger les plus faibles ? Il semblerait que non.

Pire encore, au-delà de ce que l’on pourrait qualifier de « non-assistance à personne en danger », l’Etat met en place la répression envers ces personnes, ajoutant de la violence à la violence.

Est-il utile de préciser que les moyens mis dans l’application de cette politique répressive pourraient largement couvrir les dépenses qu’engendrerait un accueil digne de ces personnes ?

Face à ces gens en souffrance, des personnes s’organisent à Besançon pour agir pour et avec les migrant-e-s et les réfugié-e-s : squat, accueil chez l’habitant-e, SolMiRé, Welcome, Resto Trottoir, distribution de vêtements, soutien pour comprendre les procédures administratives, échanges et partages de moments conviviaux….

Au lieu de soutenir ces initiatives qui suppléent leur carence, les pouvoirs publics les mettent sous pression voire les criminalisent (condamnation de soutiens à Calais et dans la Roya, perquisition et pression policière à Besançon…)

L’Etat se veut « fort » et capable de défendre son identité. Mais l’accueil de migrants a toujours fait partie de l’identité de la France, et nombreux sont les exemples où l’accueil de populations en difficulté résonnait comme une action positive, tels les Espagnols en 36, tou-te-s les déplacé-e-s de la seconde guerre, des boat people indochinois…

A une échelle plus locale, rappelons le slogan franc-comtois : «Où flotte le drapeau comtois, qui que tu sois tu es chez toi » !

Nous exigeons donc :

  • l’arrêt de la criminalisation de la solidarité !
  • des papiers pour tou-te-s ou pas de papiers du tout !
  • des conditions de vie émancipatrices pour tou-te-s !
  • la totale libre circulation des hommes et des femmes (et moins des marchandises) !
  • l’interdiction de toutes les expulsions !
  • des cours de français gratuits dans les écoles, universités, ouverts à tous !

Nous appelons à soutenir tous les actes de solidarité envers les migrant-e-s et les réfugié-e-s

Le squat Denfert

Le tract en pdf ICI